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Continuer à conduire le plus longtemps possible ne permet pas seulement aux personnes âgées de rester indépendantes : une nouvelle étude américaine montre en effet que les seniors qui conduisent encore sont également en meilleure santé.

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Une équipe de chercheurs de la Mailman School of Public Health (rattachée à l’université Columbia de New York) a examiné 16 études précédentes s’étant penchées sur la santé de conducteurs des deux sexes âgés de 55 ans et plus, puis a comparé ces résultats avec des données provenant de conducteurs actuels. Cette étude montre qu’après l’arrêt de la conduite, les seniors voient leur risque de développer des symptômes dépressifs quasiment doubler. La probabilité d’être admis dans une maison de retraite ou un foyer spécialisé est alors multipliée par cinq.De même, bien que beaucoup de ces seniors aient arrêté de conduire par suite d’un déclin de leurs capacités physiques et cognitives, les résultats de l’étude montrent clairement que ce déclin n’a fait qu’empirer après leur abandon du volant.

L’arrêt de la conduite a également provoqué une réduction de 51% de la taille des cercles sociaux de ces seniors, les femmes connaissant une baisse plus forte dans ce domaine que les hommes. Ceci pourrait contribuer à l’aggravation de l’état de santé observé dans les autres domaines. « Les personnes âgées qui ont arrêté de conduire substituent petit à petit les activités intérieures et domestiques aux activités extérieures, et il se peut que ces activités d’intérieur ne soient pas aussi bénéfiques pour la condition physique qu’une occupation extérieure, comme un emploi ou une activité bénévole », explique Thelma Mielenz, l’une des responsables de l’étude. « Quand le temps est venu de cesser de conduire, il est important d’établir un programme personnalisé pour préserver ses fonctions de mobilité et sa vie sociale. »

Selon l’Association américaine de l’automobile (AAA), les seniors sont parmi les conducteurs les plus sûrs, et leur risque d’accident est moindre, car ils portent plus facilement leur ceinture, respectent mieux les limitations de vitesse et sont moins susceptibles de prendre le volant après avoir consommé de l’alcool. Cependant, leur fragilité allant croissant, les seniors sont naturellement plus enclins à souffrir de blessures graves – ou à trouver la mort – en cas d’accident. En prenant en compte ce risque accru, l’AAA a lancé en 2003 aux États-Unis un programme spécifique (Lifelong Safe Mobility) destiné à permettre aux seniors de continuer à conduire le plus longtemps et le plus sûrement possible, et à rester mobiles même après leur arrêt de la conduite.